Le cygne noir
Combien de temps durera cette période du COVID-19, un mois, deux mois, six mois? Le Collège a donc décidé d’accroître ses services à distance en introduisant plusieurs webinaires au cours des prochaines semaines dans des formats plus courts d’une heure ou deux. Nous vous tiendrons informés.
Depuis quelques semaines, on n’entend parler que du COVID-19. D’une maladie chinoise exotique en janvier, nous sommes passés en épidémie quelque part en Italie au mois de février puis à l’échelle pandémique depuis le début mars.
Les marchés financiers se sont effondrés. Le prix de certaines matières premières comme le pétrole a baissé fortement. Les taux d’intérêt des banques centrales ont reculé. Tous les prognostiques économiques qui étaient au vert en début d’année ont viré au rouge annonçant une récession potentielle.
Même des valeurs refuges comme l’or a perdu plus de 5 % de sa valeur en trente jours (mi-février, mi-mars. Durant la même période, la nouvelle valeur refuge, le bitcoin a reculé de près de 40 %.
Des dizaines de milliers de personnes sont atteintes avec des milliers de morts. La pandémie pourrait toucher, dans la pire des situations, 70 % de la population au Québec, au Canada et partout dans le monde!
Pourtant, en moins d’un mois tout a basculé! C’est un véritable évènement qu’on peut qualifier de cygne noir. Ce terme a été inventé il y a une quinzaine d’années par Nassim Nicholas Taleb qui est un ancien trader. Il s’est reconverti dans l’écriture d’essais philosophiques. Mais comme définit-il un cygne noir?
La “théorie du cygne noir” de Taleb ne fait référence qu’aux événements inattendus de grande ampleur et de grandes conséquences et à leur rôle dominant dans l’histoire. Ces événements, considérés comme des cas extrêmes, jouent collectivement un rôle bien plus important que les événements courants.
Nous vivons actuellement un cygne noir. Souvent, lors de ces évènements, et c’est aussi un constat de Taleb, lorsque la crise est passée, le monde reprend son cours comme avant. Je crois que cette fois-ci les choses vont changer profondément. Nous avons, probablement, atteint, en plus, un point de bascule, un changement social profond. Nous reviendrons sur ce sujet dans un prochain blogue.
Vous êtes vous-même préoccupé. On entend des conseils surprenants sinon inadéquats : fermons les bourses pour éviter que les clients ne vendent leurs placements! Empêcher vos clients d’encaisser des placements, après les avoir avisés des conséquences ou vous être assurés qu’ils sont aptes, ne serait jamais un geste acceptable! Que le client soit rationnel ou pas, le placement demeure toujours le sien.
Vous êtes en première ligne et vous faites votre possible pour bien les servir et surtout rassurer vos clients. Pas facile quand nous sommes aussi inquiets que nos clients le soient!
Votre mission comme conseiller en sécurité financière, comme représentant en épargne collective ou comme planificateur financier est d’être en première ligne. Nous représentons la première ligne pour les besoins financiers. Nous devons pouvoir fournir ce service essentiel à la population.
Pour être en mesure d’assurer le service à vos clients, vous devez vous assurer que vos services seront accessibles.
Ce service est nécessaire de deux points de vue : votre clientèle et votre patrimoine. Nous avons une obligation légale de maintenir le service. D’autre part, souvent, surtout si vous travaillez seul ou à deux dans votre bureau, vous devriez miser sur votre plan de continuité des affaires.
Assurez-vous que votre plan de continuité des affaires soit à date. Si vous n’en avez pas, faites-en une priorité absolue. L’Autorité des marchés financiers vous a déjà demandé de respecter cette exigence!
La situation actuelle est très préoccupante pour tous. Personne n’a déjà vécu une situation similaire. Prenez toutes les précautions sanitaires et professionnelles nécessaires. Soyez rationnel!
Et pourtant! Et pourtant! Ce qu’on voit à la télé ce sont des files d’attente et une folie certaine pour le papier de toilette! Non, nos clients ne sont pas toujours rationnels. C’est à nous de les aider!
Michel Mailloux, B.A.A., MBA, Planificateur financier, Éthicien
À RETENIR Empêcher vos clients d’encaisser des placements, après les avoir avisés des conséquences ou vous être assurés qu’ils sont aptes, ne serait jamais un geste acceptable! Assurez-vous que votre plan de continuité des affaires soit à date. Si vous n’en avez pas, faites-en une priorité absolue. L’Autorité des marchés financiers vous a déjà demandé de respecter cette exigence. Vous pouvez commander votre manuel pour rédiger votre plan de continuité des affaires sur le site du Collège, seulement 24,95 $. |